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GRAFFITI MUNICIPAL

Qu’est-ce que le Plan graff ? 

Le Plan graff est un dispositif piloté par l’association Pick Up production (association qui mène des actions de valorisation des modes d’expression urbains), en partenariat avec la municipalité. Des murs signalés par un panonceau sont spécifiquement mis à disposition des artistes graffeurs. Cependant, ceux qui souhaitent s’exprimer sur ces murs ont une obligation : ils doivent signer une charte afin de se voir délivrer une autorisation de peindre. Cette charte engage surtout le graffeur à respecter certaines règles citoyennes comme l’interdiction d’inscrire des propos et des signes injurieux ou racistes.

GRAFFITI MUNICIPAL

Panonceau du Plan graff

 

Les graffitis légaux

L’initiative du Plan graff n’a pas pour but de limiter le nombre de tags et de graffitis dans la ville mais de fournir aux graffeurs un moyen de libérer leur talent et d’exercer leur technique en plein jour et sans être limité par le temps, contrairement à la pratique illégale. Ceci a pour effet la production de pièces aux qualités esthétiques remarquables et visibles de tous. Prenons l’exemple de la fresque réalisée en 2013 par un collectif de 5 artistes. Ce graffiti aux tons verts est une réaction à la désignation de Nantes comme Capitale verte de l’Europe 2013. Lorsque l’on regarde attentivement, de gigantesques lettres se détachent du fond : GREEN.  Les plus avertis reconnaîtront aussi une référence au tableau Guernica de Picasso.

 

GRAFFITI MUNICIPAL

Graffiti sous le Pont Tbilissi, côté quai Ferdinand Favre

 

Quelques notions de graff

Vous allez me dire, le graffiti et le tag, ce n’est pas pareil ? Techniquement… non !  Mais ils proviennent de la même culture. On parle de graffiti lorsque l’on a une « pièce » (on n’appelle pas ça une peinture) qui présente un dessin élaboré ou des lettres calligraphiées et qui requiert une certaine technicité. Le tag, lui, est plutôt de l’ordre de la signature. Les tagueurs l’inscrivent sur de nombreux supports urbains pour se faire connaître. Il peut d’ailleurs être utilisé pour signer un graffiti. Dans ce cas, on l’appelle « blaze ».

Les emplacements sur lesquels sont réalisés les graffitis sont appelés « spots ». Bien souvent, le graffeur appartient à un ou plusieurs collectifs appelés « crew ». Il appose donc le « blaze » de son ou ses « crew » sur ses « pièces ».

Lorsque vous voyez une « pièce » composée de lettres entremêlées, d’une grande complexité et très difficile à déchiffrer, il s’agit d’un « wildstyle ».

 

GRAFFITI MUNICIPAL

Une pièce en "wildstyle" du graffeur PERSU

 

En revanche, les lettres peintes au rouleau ou à la peinture métallisée avec des formes très carrées sont très lisibles : il s’agit de « block » ou « block letters ». Ce style est souvent utilisé pour faire passer un message ou diffuser une idée.

Un graff simple et sans remplissage s’appelle un « flop ».

Lorsqu’un graffeur trouve qu’un graffiti qui ne lui appartient pas n’est pas réussi, il arrive qu’il le signifie au créateur en le recouvrant de son propre « blaze », parfois accompagné d’un commentaire. Cette pratique s’appelle le « toyage ».

 

GRAFFITI MUNICIPAL

Exemple de toyage

 

En conclusion, le Plan graff permet surtout aux graffeurs de pouvoir s’exprimer plus facilement et de développer leur technique et leur talent. Pour les non-initiés, ce dispositif permet de s’interroger sur cette forme d’expression urbaine et de découvrir l’esthétique de la culture graff. Et vous, que pensez vous de cette initiative ? Trouvez-vous que le graffiti municipal est intéressant ou au contraire qu’il dénature une pratique par essence illégale ?

 

 

GRAFFITI MUNICIPAL

Spot historique des quais de la Loire

 

Pour aller plus loin

Une carte des murs légaux du Plan graff est disponible sur le site de Pick Up production. Je vous conseille d'abord de vous rendre au spot historique des graffeurs situé sur les quais de la Loire (à proximité de l'arrêt de tram Vincent Gâche). Vous pourrez ensuite remonter le long de la Loire jusqu'au Lieu Unique en vous arrêtant aux murs légaux sous les ponts. Prévoyez deux bonnes heures (surtout si vous essayez de déchiffrer chaque graff...).

Nantes Tourisme propose également une visite intitulée « Histoires de graffitis » qui présente quelques murs le long des quais de la Loire ici.

Les artistes graffeurs ont souvent l'habitude de prendre des photos de leurs pièces et de les diffuser sur la toile. Vous pouvez en retrouver un grand nombre sur FatCap.

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B
Bonjour! Je voulais savoir s'il y avait beaucoup de graffs au sol qui se font par les artiste-graffeurs à Nantes ou ailleurs dans le monde? Le sol a-t-il le même attrait que le mur pour eux?
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C
Merci pour ces précisions!
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L
Bonjour Caro, les pièces ne sont pas permanentes et le renouvellement est très important. Le graff est éphémère mais sur les murs légaux, les pièces ont une durée de vie minimum de 15 jours car la charte n'autorise pas à recouvrir un autre graffiti avant ce délai. Cependant, comme tu as pu le constater dans l'article, certains n'ont pas bougés depuis 2007. En fait, ce sont les graffeurs eux-mêmes qui estiment la qualité des graffitis et s'ils peuvent se permettre de les recouvrir ou non en fonction de leur dextérité. La taille du mur joue aussi un rôle : s'il faut réaliser une fresque de 4 mètres, cela nécessite beaucoup de peinture, ce qui peut coûter très cher. C'est pourquoi les grandes fresques ont une durée de vie plus importante.
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C
Bonjour Audrey, une question me vient a l esprit...les pièces sont elles permanentes ou ont elles une durée de vie limitée? Existe il un renouvellement sur les murs légaux?
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