Le Belem porte le nom d’un comptoir commercial du Brésil, destination de ses premières campagnes transatlantiques, d’où il rapportait les fèves de cacao pour le chocolatier Menier. Naviguant d’abord sous le pavillon rouge à étoile blanche de l’armateur nantais Fernand Crouan, son commanditaire, le Trois-mâts portait un équipage de treize marins.
Le quai de la Fosse à Nantes accueille le Belem lors de ses escales.
Après trente-trois campagnes de commerce, le Belem est racheté par le Duc de Westminster en 1914. Sous le pavillon anglais, le navire est transformé en yacht de plaisance. Les cales de marchandises sont alors remplacées par des équipements de confort, notamment des cabines et un salon, afin d’accueillir quarante personnes.
Le grand roof a été installé par le Duc de Westminster. Il est composé d'un grand salon aux cloisons en acajou de Cuba et d'un escalier monumental à double révolution. Le charnier (tonneau vertical) situé devant la balustrade date de l'époque marchande du Belem. Il contenait la ration quotidienne d'eau douce.
Ainsi aménagé, le célèbre et richissime brasseur anglo-irlandais Sir Arthur Ernest Guinness tombe sous le charme du navire et le rachète en 1921. Le Belem perd alors son nom : il est rebaptisé Fantôme II.
Le petit roof installé par Sir Arthur Ernest Guinness accueille aujourd'hui le carré des officiers.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Fantôme II est désarmé. Il est acquis en 1951 par la Fondation Cini de Venise qui en fait un navire-école pour accueillir une soixantaine de jeunes apprentis marins, les « marinaretti », orphelins de la marine italienne.
Le Belem a été classé Monument historique en 1984.
En 1978, la Caisse d’Épargne rachète le Trois-mâts, qui retrouve alors son pavillon d’origine, et confie sa gestion à la Fondation Belem, qui décide de conserver sa fonction de navire-école et de l’ouvrir au grand public. Aujourd’hui, l’équipage se compose de seize marins professionnels dont cinq officiers et onze membres d’équipage. Chaque année, une trentaine de stages de deux à sept jours sont proposés. Quarante-huit stagiaires au maximum peuvent être formés en simultané. Serez-vous les prochains matelots à bord du Belem ?
Les deux cuisiniers du bord peuvent préparer jusqu'à 128 repas chaque jour.
L'équipage et les stagiaires sont conviés à table au son de cette cloche située sur le mât de misaine (mât situé à l'avant du navire).
À l’origine, le Belem était doté d'un seul pont principal et d’une cale de 534 tonneaux (soit environ 1500 m3) dans laquelle pouvaient être entreposées jusqu'à 650 tonnes de marchandises. Lors de son rachat par le Duc de Westminster en 1914, des moteurs furent ajoutés. Il prit à cette époque l'apparence qu'il a conservée en grande partie jusqu'à nos jours, notamment avec les balustrades très caractéristiques qui ornent la dunette à l'arrière du navire. Les structures du pont principal ont été installées respectivement en 1914 pour le grand roof, après 1921 pour le petit roof et en 1984 pour la timonerie sur la dunette.
La timonerie abrite les instruments de navigation et de transmissions.
La longueur hors-tout du navire atteint 58 mètres. La coque du Belem est en acier riveté et soudé. Ses mâts sont également en acier. Cependant, à l’origine, deux d’entre eux étaient en bois. Le grand mât atteint 34 mètres au dessus du niveau de la mer. Pour établir la voilure composée de 22 voiles, trente à quarante minutes sont nécessaires. Par mer belle, la vitesse maximale au moteur est de douze nœuds, soit environ 22 km/h. Mieux vaut donc ne pas être pressé.
La mâture
Une des 250 poulies permettant de hisser les voiles
La proue
Pour en savoir plus
Le Belem fait peut-être escale dans votre ville. Au mois d’octobre, vous pourrez le voir à Lorient et à Saint-Nazaire. Pour consulter le programme du Belem, rendez-vous sur le site de sa fondation. De nombreuses informations sur le navire y sont également diffusées.
Si vous n'habitez pas en bord de mer, rassurez-vous : une visite virtuelle vous permet de vous promener sur le navire presque comme si vous y étiez.