Un musée qui se mérite
Gare aux imprudents n’ayant pas réservé leur billet : l’attente est très longue ! Cette épreuve passée, le parcours peut commencer par deux chemins différents. Par le sous-sol, l’exposition est axée sur l’atelier de Picasso tandis qu’au rez-de-chaussée, on commence le parcours chronologique. C’est cette deuxième option que j’ai choisie. Je dis qu’il s’agit d’un parcours chronologique parce que c’est à peu près le cas. Pourtant, au premier regard, l’esthétisme et le dialogue entre des œuvres de facture très différentes semblent diriger l’agencement des œuvres entre elles. À y regarder de plus près, une cohérence thématique et chronologique se met en place. Enfin, dans les combles de l’hôtel Salé, c’est la collection particulière de Pablo Picasso qui est mise en regard avec ses œuvres. Braque, Cézanne, Courbet, Douanier Rousseau ou encore Gauguin, tous ces artistes ont fortement marqué l’œuvre de Picasso.
Fillette aux pieds nus, Huile sur toile, début 1895
Figure, Huile sur toile, 1927 / Olga au col de fourrure, Huile sur toile, 1923 / Peintre à la palette et au chevalet, Huile sur toile, 1928
Œuvres de la collection particulière de Pablo Picasso : Henri Matisse, Nature morte aux oranges, Huile sur toile, début 1912 / Masque Grebo (Côte d'Ivoire), Masque du Kono (Mali) et Masque Tsogho (Gabon)
Un musée sans texte
À l’instar de centres d’art contemporain et de nombreux musées d’art, les commissaires d’exposition ont choisi d’exclure les textes du parcours. Excepté les cartels qui sont limités aux informations essentielles, vous ne trouverez aucun texte explicatif dans les salles. Ce parti pris radical présente de nombreux avantages pour le visiteur : il peut choisir à son gré sur quelles œuvres s’arrêter plus longtemps puisque que chaque œuvre est mise sur le même pied d’égalité. Ce type de présentation permet également d’aiguiser son sens de l’observation puisqu’on s’interroge, on cherche la cohérence entre les œuvres, on fait des découvertes et on construit mentalement son propre scénario d’exposition. En revanche, les questions que l’on peut se poser devant certaines œuvres restent sans réponse. Par exemple, j’aurais aimé en apprendre plus sur les liens entre l’artiste et ses modèles et en savoir plus sur ses relations avec les artistes qui l’ont inspiré. Il est possible de consulter des bornes d’informations tactiles mais elles sont malheureusement peu nombreuses et peu adaptées à une lecture à plusieurs.
La Chèvre, Plâtre original, 1950
Femme lançant une pierre, Huile sur toile, 1931 accompagnée de deux Têtes de femme et deux Bustes de femme de 1931
Portrait de Marie-Thérèse, Huile sur toile, 1937 / Le Baiser, Huile sur toile, 1969
Les pièces de mobilier de l'Hôtel Salé : luminaires, tables, chaises et bancs, sont l’œuvre de Diego Giacometti (frère d'Alberto).
En conclusion, le musée Picasso bénéficie d’un superbe accrochage. Victime de son succès, il vaut mieux réserver son ticket. Je vous conseille également de préparer votre visite en regardant le site Internet et de télécharger l’application smartphone d’aide à la visite en amont (pour Android et pour Iphone et Ipad). Des visites guidées de l’hôtel Salé sont également organisées pour découvrir l’histoire de ce monument du XVIIe siècle.