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Le Domaine de Trévarez
La conjugaison d’un parc labellisé « Jardin remarquable » et d’un château high-tech de la Belle Époque, voici l'originalité du Domaine de Trévarez, situé en plein cœur du Finistère. James de Kerjégu, riche politicien, est à l’origine de la construction du château à la fin du XIXe siècle, dans un immense écrin de verdure. Les amoureux de la nature admireront le parc de 85 hectares et ses collections botaniques de camélias, d’hortensias et de rhododendrons. Les férus de patrimoine aimeront les équipements novateurs du « rêve » de James de Kerjégu.
Le parc forestier et floral
Les jardins sont d’inspirations française et italienne (ce que l’on appelle « style mélangé ») et abritent plus de 700 variétés de rhododendrons, reconnues Collection nationale par le Conservatoire des collections végétales spécialisées. Labellisé « Jardin remarquable » en 2006, le parc est réputé pour la diversité et la richesse de ses collections florales qui offrent une floraison étalée sur toute l’année. Si vous en avez l’occasion, je vous conseille plus particulièrement de vous rendre au Domaine de Trévarez au mois de mai : la floraison des différentes variétés à ce moment de l’année est spectaculaire et le festival Trévarez en Rhododendron propose de multiples activités valorisant la Collection nationale.
Le parc, vu de la terrasse du château, avec la chapelle en arrière-plan
Bassin du Domaine accueillant l’œuvre de Shigeko Hirakawa, L'Empreinte sur l'eau, 2014
Les neuf boules transparentes symbolisent, par rapport au volume du bassin, les ressources en eau douce disponibles dans le monde, soit 2,5 % du volume d'eau total.
Différentes vues du parc (Cliquez sur les images pour les voir apparaître en grand)
La grande serre accueille un espace d’interprétation sur le végétal appelé Le Labotanique. Composé d’un ensemble de jeux et de manipulations sur la biologie des plantes et l’histoire des collections botaniques, cet espace est particulièrement adapté aux familles. Des ateliers et des animations flash y sont également organisés.
Le Labotanique © EPCC Chemins du patrimoine en Finistère
Le château rose de James de Kerjégu
L’histoire du site se découvre grâce à l’exposition permanente Bâtir un rêve qui vient d’être restructurée. Construit en briques roses et en pierres de Kersanton entre 1893 et 1907, le château de Trévarez est en effet la réalisation du rêve de James de Kerjégu, qui a fait appel à des architectes prestigieux, les Destailleur. Homme de son temps, il dote le château des équipements techniques les plus novateurs en cette fin du XIXe siècle : charpente métallique, ascenseur, électricité, chauffage. Malheureusement, il mourra avant de pouvoir en profiter en 1908! C’est sa fille, Françoise, qui en aura la jouissance avec son mari, le comte Henri Ferron de la Ferronnays.
Vue du château de style néogothique
Entrée de l'escalier monumental, chauffe-plat, poste à incendie et bibliothèque : témoins toujours visibles du confort et du luxe que voulait James de Kerjégu (Cliquez sur les images pour les voir apparaître en grand)
Bombardé par les Alliés en 1944, le château se visite partiellement au rez-de-chaussée et au premier étage. Ne vous attendez pas à trouver un château « tout neuf », la majorité des salles sont à l’état de vestiges mais c’est ce qui fait tout l’intérêt du lieu. L’aile ouest, à l’état d’écorché, permet d’observer la structure métallique du bâtiment et des tablettes numériques sont prêtées aux visiteurs pour reconstituer le grand salon grâce à la réalité augmentée. Son décor à l’antique est alors révélé.
Vue de l'intérieur de l'aile ouest
Le décor de la cheminée du Grand Salon reconstitué grâce à la réalité augmentée
Zigzags pour le château et Ellipse de bancs rouges de Felice Varini
Felice Varini est l’invité du domaine de Trévarez en 2015, pour lequel il a réalisé deux œuvres qui ont motivé ma visite. L’auteur de la Suite de triangles de Saint-Nazaire offre deux interventions complémentaires qui se confrontent aux volumes du domaine : l’une est visible sur deux façades du château, constituée de fragments argentés apposés à même la brique, l’autre se découvre face au jardin à la française devant le château, avec l’installation de 26 bancs rouges. Cette exposition est visible jusqu’au 11 octobre 2015.Felice Varini, Zigzags pour le château, 2015
Felice Varini, Ellipse de bancs rouges, 2015
Sous son enveloppe architecturale néogothique, qui lui donne un aspect de château de conte de fées, le château rose cache les éléments techniques les plus novateurs de l’époque et une décoration intérieure plus en vogue avec un style Art nouveau. En 2004, le domaine de Trévarez a été labellisé « Patrimoine du 20e siècle ». Il fait partie de l’EPCC* Chemins du patrimoine en Finistère, composé de cinq sites dont l’Abbaye de Daoulas, qui propose une programmation culturelle dynamique tout au long de l’année. Voici donc une idée de visite pour les Journées européennes du patrimoine 2015 qui auront lieu le 19 et le 20 septembre ou lors d’une des nombreuses manifestations organisées par le Domaine.
*Un EPCC, établissement public de coopération culturelle, permet d'associer plusieurs collectivités territoriales (et parfois aussi l’État) dans l'organisation et le financement d'établissements culturels importants. Ce mode de gestion est fréquent pour les théâtres et les grandes écoles d'art mais il en existe aussi quelques exemples dans le domaine patrimonial : l'EPCC du Pont du Gard, le Louvre-Lens et le Centre Pompidou Metz, entre autres.
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